Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban a mis en place avec son parti, l’ultraconservateur Fidesz, un système politique verrouillé à coup de mesures ouvertement illibérales : refonte de la Constitution, réforme électorale favorable au parti majoritaire, formation d’un empire médiatique entièrement contrôlé par le pouvoir et ses alliés, détournement de fonds européens au service d’un réseau d’oligarques, lois sur la natalité, contre le droit d’asile ou la "propagande" LGBTQ+… Comment freiner l'érosion progressive de la démocratie magyare, accélérée par le musellement de la presse indépendante et des voix dissidentes ?
Ce documentaire donne la parole à trois d’entre elles : trois femmes, qui, chacune à leur manière, luttent contre un tournant autoritaire dont elles subissent depuis près de quinze ans les conséquences dramatiques, et dont il semble difficile d’inverser le cours, alors qu’Orban a été reconduit en 2022 pour la quatrième fois au poste de Premier ministre.
Quel rôle peut jouer l’Union européenne, dont la Hongrie continue de bafouer les valeurs fondamentales ?
Combat quotidien
La réalisatrice américaine Connie Field, autrice chevronnée de plusieurs documentaires sur le parcours de citoyens engagés, a suivi durant plusieurs années ces trois protagonistes, observatrices de premier plan d’une société hongroise bien mal en point : Timea Szabo, l'une des rares femmes à siéger au Parlement hongrois et opposante pugnace à la Fidesz ; la journaliste d’investigation Babett Oroszi, qui a vécu en première ligne les transformations du paysage médiatique du pays, et travaille pour l’un des rares médias indépendants qui y subsistent encore ; ainsi que Niko Antal, militante de gauche qui a dû démissionner à contrecœur de son poste d’infirmière au sein de l’hôpital public, sous-financé, face à l’inéluctable dégradation de ses conditions de travail.
La chronique de leur combat quotidien, entre espoirs et désillusions, s’accompagne de nombreuses images d’archives des déclarations fracassantes de Viktor Orban, que le rejet déclaré des valeurs libérales rapproche bien plus d’un Trump ou d’un Poutine que de ses homologues européens.
