L'histoire en quelques lignes...
Abandonné par sa mère sur un manège au pied du Sacré-Cœur, le petit Sam, 3 ans, est recueilli par une famille de forains.
Devenu enfant de la balle, il voit sa carrière précocement brisée par un accident de trapèze, mais, plein de ressources, le jeune homme se reconvertit dans les affaires en montant une entreprise de propreté qui prospère au-delà de ses espérances. Il se marie deux fois, devient père de deux enfants inégalement aimés. Puis, à la cinquantaine, fatigué, le capitaine d’industrie décide de rompre les amarres.
Parti pour une traversée de l’Atlantique en solitaire, il orchestre sa propre disparition en mer pour sillonner le monde… jusqu’au jour où, dans une réserve d’Afrique du Sud, il est reconnu par Albert, éphémère employé de sa firme.
À l’aide de ce gentil benêt, il va préparer incognito son retour aux affaires, à l’insu de sa propre famille.
Le blues du businessman
De ce long métrage qui balaie un demi-siècle de la vie d’un homme, de Montmartre à la savane sud-africaine, Claude Lelouch livre une épopée foisonnante teintée de nostalgie où tout est romanesque à dessein. À commencer par le nom de son inénarrable héros, Sam Lion, bourreau de travail habité par la passion du cirque au point d’installer sa roulotte au pied du siège de son entreprise, mais qui rêve en secret de retrouver sa liberté…
Dans le rôle de ce businessman en plein blues, promis à une étonnante rédemption, Jean-Paul Belmondo ne boude pas son plaisir. Il gratifie d’ailleurs le spectateur de quelques scènes d’anthologie – comme cette séquence où le fantasque homme d’affaires apprend à bien dire "bonjour" à son naïf disciple (Richard Anconina, ahuri à souhait). Une savoureuse leçon de théâtre !