Il y a 5 ans disparaissait Philippe Seguin. Ses obsèques nationales aux Invalides, dignes des plus grandes heures de la République, ont marqué les mémoires... De tels honneurs sont normalement réservés aux plus hautes personnalités de l'Etat.
Pourtant Philippe Séguin n'a jamais atteint les fonctions les plus élevées. Il n'aura été que deux ans ministre, jamais Premier ministre et encore moins Président de la République. Comment expliquer ce paradoxe ?
Né à Tunis en 1943, orphelin de père, Philippe Séguin a dû quitter sa terre natale à l'âge de 14 ans. Ce déraciné ne connaissait pas la métropole mais il avait déjà fait de l'idéal républicain sa raison de vivre. Il mit sa personnalité charismatique, sensible et parfois explosive, au service des idées gaullistes chères à son père. Le Non au traité de Maastricht, la rénovation du RPR, de l'Assemblée nationale, de la Cour des Comptes furent ses plus grands combats. Mais sa personnalité atypique lui valut aussi de sérieuses inimitiés. Ses distances avec la « diplomatie politique » lui coûtèrent probablement une destinée qui semblait à sa portée.
Toutefois, Philippe Seguin réussit à se forger une histoire différente. Celle d'un homme politique incontournable dans l'histoire de la Vème République...