“Rendez-vous en terre inconnue” : Arthur nous parle de sa rencontre avec les Quechuas

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL mardi 11 novembre 2014 7784
“Rendez-vous en terre inconnue” : Arthur nous parle de sa rencontre avec les Quechuas

Pour ce 17ème épisode de “Rendez-vous en terre inconnue”, diffusé mardi 2 décembre à 20:45 sur France 2, c’est l’animateur Arthur qui a accepté de s’envoler les yeux bandés vers une nouvelle terre inconnue.

Dans les airs, Frédéric Lopez lui annonce sa destination : la région de Cuzco, au sud du Pérou. Au coeur de la cordillère des Andes, ils partent à la rencontre d’une communauté d’Indiens quechuas. Les Quechuas sont un des peuples les plus emblématiques d’Amérique du Sud. Ils sont environ dix millions répartis sur six pays.

Arthur et Frédéric Lopez ont rendez-vous avec des hommes et des femmes qui ont choisi de vivre dans un petit hameau isolé à près de 4 500 mètres d’altitude.
Arthur va donc vivre auprès de Rosauro, René et leurs familles. Il va partager leur quotidien, découvrir leur mode de vie et leurs croyances.

Mais il va surtout découvrir leur secret, leur force vitale : l’ayni, l’entraide. Une réciprocité à laquelle ils doivent leur survie. Ici, depuis toujours, les services sont rendus. Mais, depuis peu, ils commencent à se monnayer et c’est l’équilibre fragile de ce mode de vie ancestral qui est aujourd’hui menacé. Dans les montagnes, les Quechuas élèvent traditionnellement des lamas et des alpagas pour leur laine et leur viande. Ces animaux vivent en haute altitude ce qui oblige les hommes à s’établir sur des terres arides où rien ne pousse ou presque.

Pourtant, les Quechuas sont également agriculteurs. Ils réussissent l’exploit de cultiver un véritable trésor : la pomme de terre. Plus qu’un aliment, la pomme de terre est l’emblème de la culture andine, elle symbolise la fertilité. Certaines sont même sacrées. Elles sont offertes à la Pachamama, « la terre mère », pour la remercier de ses bienfaits et implorer sa protection pour la récolte à venir.

Au quotidien, les Quechuas vénèrent la Nature sous toutes ses formes. Pour eux, les montagnes sont des Dieux et ils n’hésitent pas à effectuer un long voyage et à gravir des sommets vertigineux pour recueillir la glace sacrée qui bénira leur troupeau et leur terre.

Lorsque Frédéric Lopez lui annonce sa destination, la région de Cuzco au sud du Pérou, Arthur exulte. Au coeur de la cordillère des Andes, tous deux vont partager le quotidien d'une communauté d'indiens quechuas. Auprès de Rosauro, René et leurs familles, Arthur découvre un mode de vie basé sur l'entre-aide, la solidarité, le partage. Retour sur cette expérience.

Votre réaction lorsque Frédéric Lopez vous a proposé Rendez-vous en terre inconnue...

Je connaissais un peu Frédéric, car j’avais participé à Panique dans l’oreillette. Quand il m’a proposé Rendez-vous en terre inconnue, j’ai été flatté... et effrayé. J’ai peur du froid autant que de la jungle avec ses serpents et ses araignées... Mais quand il m’a annoncé que nous partions dans la cordillère des Andes, j’étais fou de joie.

L’altitude, c’est dur physiquement...

Nous avons tout d’abord passé quatre jours à Cuzco avec un médecin pour maîtriser et apprendre à tolérer l’altitude. Au début, lorsque l’on se baisse pour faire ses lacets, on a l’impression d’avoir monté cinq étages ! Nous avons eu beaucoup de mal à dormir les premières nuits. Et nous devions aussi nous habituer à de fortes variations de température, de + 25 °C l’après-midi à - 15 °C le soir. Nos marches quotidiennes atteignaient même jusqu’à un dénivelé de 1 000 mètres.

Présentez-nous ceux qui vous ont accueillis...

René est celui auprès duquel je me suis senti le plus proche. Il s’est beaucoup occupé de moi, car nous sommes de la même génération. Il est aussi le plus moqueur des quatre ! Paolino est plus jeune et plus réservé. C’est le plus sérieux. Il mesure bien la difficulté de la vie dans ces montagnes. Dans son visage, il y a une douceur incroyable. Rosauro est un être hors du commun, plein de fêlures, mais c’est un surhomme. Abandonné jeune, il a été vendu comme esclave. Il ne se plaint jamais et il est toujours positif. Santos, le plus jeune, est le dernier porteur du flambeau de cette génération des Quechuas, descendants des Incas. Toutefois, il voudrait que ses enfants aillent à l’université. Et puis il y a la petite Marlène. Rester dix-huit jours sans appeler mes garçons a été dur ; j’ai tout reporté sur les enfants du village. Ils sont beaux, souriants. Il y a en eux cette joie de vivre incroyable, remarquée aussi chez leurs parents,et qui semble presque démesurée quand on voit le monde dans lequel ils vivent.

Les moments les plus forts de ce voyage...

Lorsque j’ai vu apparaître en haut de la montagne Rosauro, René, Santos et Paolino, avec leurs tenues aux couleurs vives, accompagnés par leur troupeau de lamas – nous étions alors épuisés par cinq heures de voiture, deux heures de marche et le manque d’oxygène – cela a été un moment de grâce incroyable. Ensuite, il y a ma première nuit, dans un sac de couchage sur une paillasse de peau de lama, avec un plafond à cinquante centimètres au-dessus de ma tête et des cochons d’Inde sous mon lit, sans pouvoir respirer... alors que je suis claustrophobe ! Une nuit blanche, de fous rires avec Frédéric... L’émotion fut aussi intense lors de notre premier coucher de soleil, près de la montagne sacrée et de ses lacs : un camaïeu d’orange, avec nuages et brume : irréel et sublime.

La solidarité...

Ce que les Quechuas appellent l’ayni, c’est la solidarité, l’entraide. Ils ont une manière de se contenter de l’essentiel qui m’a servi de leçon. Ils rient tout le temps ! Au cours des deux semaines passées ensemble, nous sommes allés aider Pedro, le grand-père, à faire sa récolte de pommes de terre et le toit de sa maison. Cette solidarité est essentielle, même si les Quechuas sont conscients que ce système est en train de changer à cause de l’argent. Mais ils souhaitent aussi que leurs enfants aient une vie un peu plus douce que la leur à 4 500 mètres, qu’ils puissent aller étudier, avoir accès au monde contemporain...

Les superstitions des Quechuas...

Il y a une vraie logique dans ces croyances. Elles expliquent la montagne dans laquelle ils puisent toutes leurs forces pour survivre dans un environnement hostile. La montagne renforce leur fierté de descendants du peuple inca.

Cette expérience a-t-elle changé quelque chose en vous ?

Sur terre, des gens luttent chaque jour pour survivre. En vivant un peu avec eux, j’ai découvert qu’ils sont plus heureux que nous ! Ils ont dissocié le bonheur du matériel. Lorsque nous sommes descendus au village, alors qu’il y avait tout ce que l’on peut imaginer pour attirer l’œil, le seul plaisir qu’ils se sont accordé a été d’obtenir une glace. Ils ne sont pas en demande de plus de choses ! Ils profitent de l’instant présent, tous ensemble du matin au soir. Ils mangent, dorment, vont aux champs... toujours ensemble. Cette communauté force l’admiration.

Propos recueillis par Françoise Payen, France 2

 

Dernière modification le mardi, 11 novembre 2014 10:47
mail

L'actualité TV Newsletter
Pour ne rien louper...
Chaque semaine, recevez en avant-première une sélection de programmes qui seront bientôt diffusés à la TV.

Publié dans Documentaires
vignette primes a venir
vignette week end tv